jeudi, juin 15, 2006

2007, année sexy ?


Una donna bellissima et elegantissima !
Cette étonnante photo est celle de la couverture d'un Corriere della sera magazine du début de l'année 2006... les italiens déjà savaient ... et pourtant, rien de plus sérieux que Le Corriere !


Un peu de légèreté... pourquoi pas, après tout les questions de désirs sont au fond de tout engagement politique et les problématiques sexuelles semblent aussi être au coeur des préoccupations politiques de beaucoup (mariage homosexuel, politiques de genre...), quant aux sondages, ils se valent bien...
Et du coup, je me suis même posé LA question essentielle : sur une île déserte, je choisis de partir avec François ou Brad ??? (cohabitation ou alternance ?)... étrange, l'idée d'un Nicolas, même muet, même avec des cheveux un peu plus longs, m'emplit d'effroi et de terreur...
Quant à Cécilia, elle ne fut même pas citée dans le palmarès... les french lovers ne pensent qu'à Ségolène.
En tout cas, en 2007, je vote, avec tous les mâles français, pour un quinquennat sexy ...

Cette semaine donc, dans les kiosques, le lectorat - très masculin - du mensuel FHM ( For Him Magazine ) trouvera dans ce numéro de juillet le classement annuel des "100 stars les plus sexy"... du monde !!!Depuis l'an 2000, ce classement est toujours assez attendu !
Il varie selon les pays et les instituts de sondage les plus sérieux se mettent au boulot avec une liste de 100 filles (pour la France, ce fut le CSA !).
En France, Ségolène Royal, cinquantenaire, l'emporte devant Monica Bellucci (seulement 91ème!) et même devant la numéro 1 aux USA, Scarlett Johansson, qui n'a pas la trentaine, et ausssi devant Penelope Cruz . Dépassées Sophie Marceau (66ème) et Laetitita Casta (47ème) !
Ils n'ont interrogé que des mâles socialistes au CSA ???
Bon, c'est vrai, elle n'arrive pas à surclasser Angelina Jolie ...
Sur 100 femmes, les Français votent pour une 6ème position, excellentissime non ?
Dans pas mal de pays au monde, Scarlett Johansson l'a emporté. Ici, elle est...85ème !!
Le top 30 :
Jessica Alba , Elsa Pataky, Jennifer Garner, Eve Angeli, Fergie des Black Eyed Peas, Bérenice Bejo, Maud de la Star Ac, Sonia Rolland, Marie Drucker, Yasmine, Ingrid Chauvin, Charlize Theron, Virginie Efira , Kate Beckinsale , Nathalie Marquay Pernault , Pénélope Cruz , Cécile de France, Cameron Diaz, Brooke Burke, Carmen Electra , Jessica Simpson , Laure Manaudou, Loana, P. Montgomery, Ségolène Royal (!!!), Alyssa Milano, Angelina Jolie, Tara Reid, Naomi Watts, Adriana Karembeu

Bon, là, je crois vraiment que l'alternance est en marche...
La campagne 2007, ça va être vraiment space... Nicolas a intérêt à travailler son glamour...

mercredi, juin 14, 2006

Mon feuilleton


En littérature, j’ai tenté de tout : j’ai fait des poëmes lyriques, épiques et dramatiques; j’ai écrit sur les arts, sur la philosophie, sur la théologie, sur la politique… Que Dieu me le pardonne! Depuis douze ans, je suis discuté en Allemagne; on me loue et on me blâme, mais toujours avec passion et sans cesse. Là, on m’aime, on me déteste, on m’apothéose, on m’injurie. Depuis presque quatre ans, je n’ai pas entendu un rossignol allemand.
Henrich HEINE, Esquisse autobiographique, in De tout un peu, 1867


Tandis que la France, toute à la Coupe du Monde, tente de s’étourdir une fois encore avec sa gloire et son passé, mon feuilleton du printemps, l’haletant " Bozonnet/Handke " continue…
Et se double d'une autre affaire...
Je ne sais pourquoi cette affaire me fascine…certes tous les ingrédients sont réunis : le théâtre institutionnel, le Ministère de la Culture, la notion d’œuvre artistique, les prix littéraires, l’Europe, les relations franco-serbe, la politique …
Au fond, ce qui me fascine surtout réside peut-être dans cet affrontement entre deux manière de vivre l'artistique : l’interprétation et la création.
L’interprète indigné, qui en défendant la pureté de l’art, devient son pire ennemi c’est-à-dire un censeur, et absurdement un censeur de lui-même, puisqu’il interdit une œuvre a posteriori de sa propre programmation
et le créateur délirant, qui en se posant comme visionnaire d’un au-delà du bien et du mal, décide soudain de s’emparer d’une cause quelle qu’elle soit, la cause serbe pourquoi pas ? , et se perd corps, âme et œuvre, dans cette cause hasardeuse, en refusant absolument, jusqu’au bout, de choisir son camp, d’apporter un jugement moral.
Il y a dans cette affaire toute la beauté immorale d’une civilisation qui installerait l’art sur les décombres de la philosophie
Il y a dans cette affaire tout l’esprit impuissant et halluciné, partagé entre censure moralisatrice et transgression absurde, qui souffle sur les intellectuels de la France d’aujourd’hui.
Alors voyons les rebondissements.
L’affaire Bozonnet/ Handke est aussi devenue une affaire Regnault/Bayen.
Traducteur de la pièce de Peter Handke " Voyage au pays sonore ou l'art de la question ", Bruno Bayen avait publiquement regretté la décison de Marcel Bozonnet, directeur de la Comédie-Française, de déprogrammer le spectacle dont il devait assurer la mise en scène, en janvier 2007, au Théâtre du Vieux-Colombier ("Libération " du 29 avril 2006).
A l'époque, Bruno Bayen avait reçu l'assurance que cette décision ne remettait pas en cause sa participation, en 2007, à un " Samedi du Vieux-Colombier ". Ce cycle de lectures et de débats autour d'un invité est conçu et animé par François Regnault, le conseiller théâtral de la Comédie-Française. Or, dans une lettre datée du 1er juin, François Regnault fait savoir à Bruno Bayen que, compte tenu de ses prises de position dans l'affaire Handke.
Ce qui revient à déprogammer Bayen une seconde fois.

Dans sa chronique d’aujourd’hui de Libération, intitulée "Le conseiller est théâtral ", Pierre Marcelle dénonce avec beaucoup de virulence ce procédé pour le moins inélégant.
Sans doute est-ce là l’origine de la rage contre la Comédie Française, d’une Armelle Héliot, modèle de courtoisie et d’élégance, dont la modération et la gentillesse critiques m’exaspèrent souvent, dimanche dernier lors du Masque et la Plume de France Inter. Elle était littéralement au bord de l'explosion.
Pendant ce temps, en Allemagne, la polémique a battu son plein. Et là, je puise à grands seaux dans le blog de Pierre Assouline, passionné tout autant que moi, par cette affaire, je le cite :
"Le jury du prestigieux Prix Henri Heine avait bien décidé il y a quelques jours de couronner Peter Handke en dépit du charivari provoqué par ses plus récentes professions de foi serbophiles. Son oeuvre répond à leurs critères puisqu'elle est, selon eux," située dans l'esprit des droits fondamentaux de l'être humain pour lesquels Heine s'était engagé... (et que son auteur) promeut le progrès social et politique, sert la compréhension entre les peuples ou élargit la connaissance des affinités entre tous les hommes". En principe, la ville de Düsseldorf qui dote ce prix (c'est la ville natale de Heine) ratifie toujours la décision de son jury composé d'éminents représentants du monde culturel. Or son conseil municipal vient de faire un coup d'éclat en s'y refusant. Comme s'il tenait le jury pour un rassemblement d'enfants immatures même pas fichus de débusquer la bête immonde derrière le binoclard. Pour ne pas cautionner l'engagement politique de Peter Handke, il sanctionne donc le romancier, le dramaturge et le poète en lui. Car il s'agit tout de même, rappelons-le, d'honorer l'oeuvre littéraire, théâtrale et poétique d'un écrivain dont les opinions politiques sont largement diffusées depuis longtemps. Si elles étaient spécialement de nature à discréditer le prestige de Düsseldorf, il n'eut même pas fallu le sélectionner. Tout ceci est d'autant plus piquant que le maire chrétien-démocrate de la capitale de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie avait voté pour Handke.
Inutile de préciser que l'affaire a provoqué un scandale outre-Rhin, que les médias y font écho et qu'Elfriede Jelinek, Prix Nobel, qui n'a cessé de soutenir Handke et qui fut récemment lauréate de ce fameux prix, a laissé éclater sa colère. Elle vient d'écrire à Olivier Lelay, son traducteur français qui est également celui de Handke, lui-même "littéralement révolté par cette décision stupide" et "écoeuré par cette atteinte à la liberté d'expression", pour l'avertir que des écrivains allemands étaient en train de se mobiliser en faveur du proscrit. Mais dans le camp d'en face, des intellectuels s'activent également pour le boycotter. On ignore donc qui sera couronné de ce prix désormais empoisonné, le 13 décembre prochain à Düsseldorf, à l'occasion des 150 ans de la mort de Heine. L'israélien Amos Oz et la chilienne Michèle Bachelet avaient été pressentis. A moins que les choses s'enveniment tant que la récompense soit décernée par le jury directement à celui qu'il a élu : tant pis pour la dotation de 50 000 euros, le geste n'en aurait que plus de valeur. On peut rêver. Mais cela se ferait ailleurs que dans cette ville qui n'en veut pas. Histoire de jeter un peu d'huile sur le feu, le grand poète de La Lorelei et des Grenadiers étant mort à Paris, peut-être pourrait-on suggérer... Ce sera alors le moment où jamais de relire sa Symbolique de l'absurde.
P.S. du 8 juin : Peter Handke annonce qu'il renonce à son prix "

Je ne sais pourquoi je pressens que ce feuilleton n'aura aucune portée morale, tout à fait comme dans Desperate Housewives...

samedi, juin 10, 2006

A l'heure serbe

Les serbes ne sont pas rabelaisiens…

"Jamais je ne m'assujettis aux heures : les heures sont faites pour l'homme, et non l'homme pour les heures " François Rabelais, Gargantua, 1534.

Décidément, je ne m’habitue pas à ces nuits si courtes et ces matinées si longues en Serbie. Le jour à 4 heures du matin, comme s'il en était 8, me perturbe réellement, d'autant plus que je n'aime pas les matins.
J’en suis venue à émettre l’hypothèse paranoïaque que ce pays avait choisi volontairement le fuseau de l’Europe Centrale pour échapper à son passé byzantin et ne pas passer sur le fuseau d’Europe Orientale, celui de la Grèce, de la Bulgarie et bien évidemment de la Turquie - l'adversaire séculaire, quitte à se dispenser de ces longues soirées lumineuses de printemps.

Une vaste recherche m’apprend qu’en fait me voilà très franco centrée avec une vision déformée de ce phénomène. Déformée par ma contrariété et mon exaspération à l'idée que mes amis parisiens succombent aux charmes des terrasses éclairées par cette luminosité évanescente qui fait défaillir de plaisir les insomniaques et les amoureux de la nuit. Personne ne peut imaginer avec quelle impatience ces obsédés dont je fais partie attendons les mois de mai et juin... personne, non ..., il semble en ces soirées qu'une plénitude inexprimable se donne, que le temps nous caresse et nous désire, enfin...

Mais, la Serbie n'est pas fautive !
En effet, seuls deux pays ne sont pas sur leur fuseau originel : l’Espagne et la France. Et ce sont nos languissantes soirées sur nos balcons et terrasses qui constituent des exceptions divines.

Néanmoins, cette histoire de fuseau ne correspond pas à un ordre naturel mais à une invention canadienne pour harmoniser des horaires de train. Donc la Serbie pourrait adopter un art de vivre printanier…mais l’idée de dolce vita ne correspond pas souvent au mode de vie serbe…pas assez souvent…et puis d'accord, je suis très en colère avec cette obscurité trop tôt et cette clarté aux petites heures dont je ne sais que faire !

Et alors que je m’interrogeais sur ce que je pensais une particularité serbe,voilà que je me retrouve avec une histoire politique des fuseaux horaires français.

En résumé, si j'ai bien compris, le déroulé fut le suivant, et grâce soit rendue à : http://www.espace-sciences.org/science/ sur lequel j'ai trouvé des explications synthétiques.
En 1911, la France adopte l'heure donnée par Greenwich, petite ville située près de Londres, où se trouve l'ancien Observatoire astronomique royal ; le pays étant compris dans le même fuseau horaire que Greenwich. En 1916, la France décide de rajouter une heure, par rapport à l'heure de Greenwich pendant les mois d'été pour faire des économies d'énergie. Mais en 1940, occupée par les Allemands, Hitler lui impose l'heure de Berlin : il faut à cette époque rajouter deux heures en été sur l'heure de Greenwich et une heure en hiver. Puis en 1945, on revient finalement à l'heure de 1916, en appliquant l'heure d'été pendant toute l'année ! Mais en 1973, le " choc pétrolier " fait augmenter le prix de l'électricité. Donc en 1975, le président Valéry Giscard d'Estaing décide que les montres seront avancées l'hiver d'une heure sur l'heure de Greenwich et de deux heures pendant l'été. Cette heure de soleil en plus le soir devait permettre de réduire l'utilisation d'électricité pour l'éclairage.

Bref, mea culpa, les serbes ne sont pour rien dans ma mélancolie belgradoise lorsque je vois le soleil se coucher à 20h30 aujourd’hui. Nous sommes simplement plus rabelaisiens qu'eux.

jeudi, juin 08, 2006

Retour sous la pluie







Dix jours sans trouver le temps de faire vivre ce blog ! Ils me manquaient, ces rendez-vous avec l’écriture, et les thématiques qui me font vivre aussi : mais une succession d’événements joyeux et une bronchite m’en ont éloignée tout ce temps.

Depuis dix jours, la météo belgradoise joue au yoyo et épuise les nerfs de tous les météorologues par ses brusques variations, de 20° en moins de 12 heures parfois…d’où la bronchite.
Et depuis quatre jours, une pluie dense et froide ruisselle sur la ville sans discontinuer.
La mélancolie guette tous les belgradois.
D’autant plus que par une aberration politique quelconque, la Serbie n’a pas adopté le bon fuseau horaire et que nous ne connaissons jamais ici ces longues journées de juin si agréables. La nuit nous tombe dessus à 20h30 comme durant un automne parisien.
Voilà une belle photo que j’ai trouvé sur le net, dans un site très plaisant, conçu comme une galerie, avec des photos magnifiques de la Serbie : à visiter !
http://www.pbase.com/vmarinkovic/belgrade

Et dès que possible, je raconterai : pourquoi la suite des aventures de Handke et Bozonnet continue de m’amuser comme un Tintin et Milou dans les Balkans; comment après une vingtaine d’années de critiques virulentes de la société de consommation, elle en vient à me manquer parfois cruellement; qu’est-ce qui m’a tant fasciné dans la série des Desperate Housewives que je viens d’avaler toute crue en DVD et dont j’attends en piaffant le second coffret ; pourquoi j’ai adoré le dernier Houellebecq que j’avais failli manquer parce que mes critiques préférés l’avaient descendu en flamme ; comment j’ai failli m’étouffer de colère en découvrant le programme du Festival d’Avignon ; pourquoi je viens de dévorer sans pouvoir la lâcher une série SF qui s’appelle Rupture dans le réel, écrite par Peter Hamilton ; et puis aussi il me faudra évoquer la puissance d’attachement qui peut émaner de Belgrade et des Belgradois, au point de me dire parfois que cette étape serbe était finalement un rendez-vous décisif et d’une richesse incroyable… mais là, il me faudrait savoir vraiment bien écrire !