mardi, mai 16, 2006

Froid moi ? Plus jamais ...!

Alors que se tient aujourd’hui une réunion internationale de plus sur le changement climatique, à Bonn, où sont représentées 190 nations (CCNUCC) sous l’égide de l’ONU, alors que les scientifiques s’accordent tous pour prévoir désormais une augmentation spectaculaire de la température moyenne du globe dans les vingt prochaines années, alors que l’on assiste à une rapide extinction des espèces, alors que certains hommes politiques commencent à tirer la sonnette d’alarme allant jusqu’à dire que la menace climatique excède toutes les menaces jusqu’ici connues ("In my view, climate change is the most severe problem that we are facing today -- more serious even than the threat of terrorism." february 2004, David A. King, Chief Scientific Advisor to the British Government), alors que tous les signes sont là…, nous continuons à vivre comme si de rien n’était… seulement une sourde angoisse…un drôle de sentiment d’urgence à épuiser certaines choses avant que…pour certains d’entre nous quelques gestes militants alibis, et pour d’autres un volontarisme sans borne à balayer toutes les objections métaphysiques, téléologiques ou même parfois éthiques qui s’opposeraient au développement rapide des avancées scientifiques avec la sensation irritante que le temps nous rattrape...


Sur le site suivant les travaux les plus récents sur le changement climatique :
http://www.worldviewofglobalwarming.org/pages/warmingmap.html
et en français sur l’excellent site : http://www.manicore.com/
(Où on trouve même la critique argumentée du dernier bouquin SF de M. Crichton, Etat d’urgence. Bouquin controversé pour ses thèses sur l'innocuité et l'invalidité du changement climatique mais particulièrement décapant quant aux portraits des environnementalistes fanatiques et des ONG opportunistes.)



Enfin, la lecture de Bleue comme une Orange de Norman Spinrad, SF débridée, délirante et impertinente, s'impose pour ne pas laisser l’effroi se propager complètement et nous paralyser :

« Alison Larabee était la Grande Ancienne de la CONASC. La sainte patronne de ces conférences. Celle qui connaissait tout le monde. La créatrice du modèle climatique de la Condition Vénus, qui avait joué un rôle décisif dans l’apparition de la panique à l’origine des Conférences Annuelles sur la Stabilisation du Climat. Sans elle, pas de CONASC. Sans elle, ces gens ne seraient pas là. Tous ceux qui se trouvaient là, que ce soit par conviction Bleu Bon teint, en vue d’obtenir un crédit scientifique ou des gains commerciaux, ou simplement pour passer quelques jours à Paris aux frais de la princesse, devaient leur présence à Allison Larabee. (…) « Comme tous mes collègues ici présents le savent, dit-elle d’une douce voix de grand-mère, j’ai assisté à toutes ces conférences depuis qu’elles ont débuté… » Elle marqua une petite pause. Lorsqu’elle reprit la parole, ce fut d’une voix deux fois plus forte qui ruisselait d’acide. « A chacune de ces fichues clowneries ! » Elle s’interrompit à nouveau pour laisser l’assistance encaisser le choc. (…) « Néron jouait de la lyre pendant que Rome brûlait, l’orchestre du Titanic jouait de la musique d’ambiance pendant que le paquebot s’en allait par le fond…Vous autres, vous vous êtes abreuvés de foutaises et en avez abreuvé le monde entier pendant que la Terre se rapprochait de la condition Vénus ! Et mea culpa, j’ai été l’une d’entre vous ! » (…) « Il ne sert plus à rien de discutailler ! cria Larabee. Ca n’a jamais servi à rien, mais nous avons quand même perdu six ans en palabres ! Ou nous refroidissons cette planète dans les meilleurs délais, ou il n’y aura bientôt plus personne en vie pour s’engager dans une autre et tout aussi inutile fichue conférence ! C’est là ma contribution à ce symposium ! C’est tout ce que j’ai à dire parce que c’est tout ce qu’il y a à dire ! Mettez-vous d’accord cette fois-ci ou débrouillez-vous sans moi ! »

La suite est tout aussi déjantée mais tout aussi jubilatoire …