dimanche, mars 26, 2006

E la primavera, Leo





Volare, cantare ?



«(…) y a nos chagrins qu'ont des couleurs
y a mêm' du printemps chez l'malheur (…)
y a la pluie qu'est passée chez Dior
pour s'payer l'modèl' Soleil d'Or…
»
Léo Ferré
C’est le printemps !


C’est vraiment banal de le dire ainsi, mais on l’attendait depuis si longtemps, ce déferlement de sensations, d’énergies, de pulsions, de lumières …





Uscire...



Un vague à l’âme irrépressible, maelstrom joyeux et poignant, où on ne saurait démêler le plaisir pur d’une nostalgie diffuse mais persistante, énervante.
Une nostalgie en noir et vert.


Changement d’heure, d’air, de saison, Belgrade dévêt tous ses habitants sur des terrasses ensoleillées, on a envie d’aligner ainsi les clichés sur les enfants rieurs, les promeneurs souriants, les cieux bleus et ensoleillés, les rives du Danube et de la Save à nouveau accueillantes, la belle ville du sud balkanique qui sait charmer et faire rêver…

Spring Mercurian building


Elle est peut-être là, la cause de ce regret indécis et irritant, dans cette impossibilité d’évoquer le filage du temps autrement que dans ces répétitions épuisantes, des mots et parfois de la vie aussi. On sent bien que tout pourrait devenir possible à condition d'apprendre à oublier beaucoup, beaucoup sauf...


« Ce qu'il faut de désirs aux heures de l'ennui
Et ce qu'il faut mentir pour que mentent les choses
Ce qu'il faut inventer pour que meurent les roses
L'espace d'un matin l'espace d'une nuit

Jamais ne vient l'avril dans le fond de mon cœur
Cet éternel hiver qui bat comme une caisse
Qu'on clouerait sans répit depuis que ma jeunesse
A décidé d'aller se faire teindre ailleurs
. »

Léo Ferré, Le printemps des poètes