lundi, mars 26, 2007

Semainier 2

Mon semainier de campagne 2

J-30 à présent….
En cette fin de semaine, Ségolène Royal était dans le Sud Est de la France, Marseille, Nice, le camp des Milles de sombre mémoire, et sur la place d’un petit village du Var pour une prise de parole en plein air.
Ségolène de retour dans le Sud-Est de la France, là où elle avait choisi de faire sa déclaration de candidature à l’élection présidentielle dans la ville de Vitrolles en septembre 2006.
Que de chemin parcouru depuis !
Et comment s’étonner qu’elle choisisse de parler à nouveau de la Nation, de la République et de la France ? Faut-il laisser l’héritage de la Révolution Française, de la Commune et du Front Populaire à la droite ? Alors que Nicolas Sarkozy veut confisquer l’histoire de la gauche, du mouvement ouvrier, et de la République, alors qu’il veut créer un Ministère de l’identité nationale – dont l’équivalent n’a existé que sous Vichy - faudrait-il ne pas rappeler qu’une nation qui se sent fragile (ou que l’on fragilise depuis cinq ans), qui n’a pas confiance en elle, a tendance à se replier frileusement et à se méfier de l’autre, de l’extérieur ?
" Ce n’est jamais quand elle oublie ses valeurs mais, au contraire, quand elle les prend au mot et reste fidèle à elle-même que la France peut aussi, au-delà de ses frontières, parler du monde et au monde.L’honneur de la République, la fidélité de la France à ses idéaux, c’est aussi la lucidité d’une histoire partagée, dans une France respectueuse de toutes les mémoires, et accueillante à tous les siens, nés ici ou ailleurs.C’est une France qui reconnaît, en 2001, l’esclavage comme crime contre l’humanité.C’est une France qui demande, à juste titre, pardon pour la Rafle du Vel d’Hiv’ et le régime de Vichy.C’est une France qui refuse de reconnaître des " aspects positifs " dans la colonisation, système de domination et d’asservissement. Ce n’est jamais quand elle oublie ses valeurs mais, au contraire, quand elle les prend au mot et reste fidèle à elle-même que la France peut aussi, au-delà de ses frontières, parler du monde et au monde. Car la Nation, pour la gauche, est indissociable d’une perspective plus large.Car nous sommes de ce pays, la France, où l’on " vota la liberté du monde ", où l’on fit une Constitution en pensant à l’univers entier.Car "c’est en donnant aux peuples l’exemple et le signal de la justice " que la France se ressemble et se rassemble. " (…)Jusqu'à quand parlera-t-on de 2ème, de 3ème ou de 4ème génération pour certains descendants d’immigrés alors qu’on ne le fait jamais pour ceux dont les parents sont originaires d’Europe ? Jusqu’à quand parlera-t-on de Français " de souche " comme si les autres étaient… de feuillage ou de branchage ? C’est cela aussi la tâche de la gauche : aider la France à se reconnaître comme elle est et à se reconnaître dans cette diversité humaine, une formidable chance pour nous tous. " Ségolène Royal, Vitrolles, 29 septembre 2006.
Et puisque décidément cette campagne est historique à tous les sens du terme (et surtout parce qu’une femme socialiste, issue de la République du mérite, élève boursière d’un milieu moyen – et justement, ne serait-ce pas ce qui déplaît avant tout aux parisiens branchés, désormais bayrouistes ….), ne faut-il pas rappeler que le 14 juillet est avant tout une fête du peuple, une fête où pavoiser son balcon pourrait signifier la reconquête d’un sentiment populaire contre le ressentiment populiste ?
Lorsque le peuple est confiant dans sa nation, alors le vaccin anti-nationaliste fonctionne. Mais lorsque la symbolique nationale est dérobée au profit de quelques-uns alors tout est à craindre. Comme cette rafle d’un grand-père à la sortie d’une école maternelle suivie de la garde à vue de la directrice de l’école qui tentait de protéger la dignité de cet homme.
Ségolène Royal en remettant la France et ses emblèmes, le drapeau et La Marseillaise, au cœur de la symbolique populaire désamorce de la manière la plus efficaces les propos nationalistes et dangereux du Ministre de l’Intérieur et de l’extrême droite.
Une fois de plus, elle redonne à la politique ses lettres de noblesse.
Et même si nous sommes nombreux à préférer celle de Gainsbourg, cette Marseillaise du meeting de Marseille aura su toucher notre cœur et notre raison. Tout autant que Bella ciao !
Une dure semaine aussi, les listes de licenciements n’en finissent plus : après Alcatel, IBM, HP, EADS (n’est-ce pas cette entreprise dont quelques responsables s’amusaient avec des listings très " clearstream " au lieu de remplir les fonctions pour lesquelles ils étaient –bien- rémunérés ?), PSA, Lagardère, Weill, Aubade, Duralex, Camif…
Que propose Nicolas Sarkozy ? Travailler plus, faire des heures supplémentaires. Même La Tribune, journal financier très sérieux, juge ces propositions fantaisistes. Aucune entreprise ne demande aujourd’hui des heures supplémentaires, mais toutes demandent une rentabilité maximale pour leurs actionnaires. Alors faudra-t-il tirer toute la société vers le moins disant salarial et social ? Descendre vers les salaires et les conditions de travail asiatiques ou d’Amérique du Sud par exemple ? Ou bien chercher d’autres pôles de compétitivité, miser sur la formation, l’éducation, le développement de nouveaux secteurs d’activités (et le domaine de l’environnement est un vrai gisement sous-exploité) ? L’un des premiers objectifs ne doit-il pas être avant tout un investissement massif sur les ressources humaines, sur l’intelligence collective ? Faut-il toujours regarder le domaine économique dans un rétroviseur ? Pourquoi ne pas créer vers des activités utiles d’un point de vue social, environnemental et humain ?
Là encore Ségolène Royal apporte des solutions, ouvre des voies :http://www.desirsdavenir.org/index.php
Une semaine habituelle, où les " bourdes " du candidat UMP ne furent relevées par aucun média une fois encore. Nicolas Sarkozy a soutenu que quatorze pays européens avaient un Ministère de l’Immigration, ce qui est faux. Et le Figaro l’a reconnu dans un tout petit encart. Et puis, il a inventé les procureurs " indépendants " à propos de cette désastreuse affaire de l’école maternelle de la Rue Rampal. Aucun journaliste n’a eu l’audace de lui rappeler que les procureurs sont nommés par le gouvernement, qui n’est pas tenu de suivre l’avis du Conseil Supérieur de la Magistrature, comme on vient de le voir très récemment à propos de la nomination du procureur de Nanterre. Les procureurs sont donc tenus d’appliquer la politique du gouvernement. En la matière, sa politique à laquelle nous souhaitons tous mettre un terme rapidement.
Et puis un grand sourire aussi cette semaine : le soutien de Jacques Chirac, " naturellement ", au candidat UMP. Nous l’attendions celui-là, vraiment ! Et nous avons pu nous délecter une dernière fois de cet adverbe chiraquissime, ce " naturellement " qui s’étire comme un remarquable nez de Pinocchio : " Si Jacques Chirac arrive à énoncer des propos contradictoires sans paraître paradoxal et sans jamais être pris à défaut, c'est qu'il a un secret rhétorique : ce secret tient dans ce mot 555 fois répété [de 1995 à 2003] : naturellement " cité dans le blog si intérassant de Jean Véronis, professeur de linguistique et informatique à Aix en Provence, http://aixtal.blogspot.com/

J-30 donc, avant de voter dès le premier tour pour Ségolène Royal, afin que la politique se remette au service de tous, afin que nos concitoyens retrouvent l’enthousiasme de se réunir autour d’un projet collectif porteur d’ouverture au monde, de solidarité entre les générations, de culture, de créativité.